De Saint-Flour à Tounemire en 24 heures
Auvergne-Rhône-Alpes/2022
Ceux qui l’habitent, mais aussi ceux qui le traversent, sont souvent d’accord : par ses paysages et sa nature, sans hauts sommets ni plages de rêve, le Cantal est l’un des plus beaux départements de France. Gault&Millau vous en dévoile une partie.
© Lotharingia
Sur son éperon, la « ville haute » de Saint-Flour se dresse fièrement, avec ses ruelles anciennes et ses traditions, dominée par son austère cathédrale Saint-Pierre, un édifice gothique du XVe siècle remanié après avoir souffert à la Révolution et classé depuis 1906. A voir également la collégiale Notre-Dame, qui fut transformée en commerce de grains avant d’être réhabilitée au début de ce siècle.
Balade agréable dans les vieilles rues aux maisons anciennes, certaines en pierre de lave. On découvre, près de la cathédrale, le musée Alfred Douët consacré aux Beaux-Arts et le musée de la Haute-Auvergne. Les commerces se répartissent autour de la cathédrale et de l’office de tourisme, rue des Lacs et rue Marchande. On appréciera les vues sur toute la région depuis cette position haute en maints endroits de la promenade.
On quitte Saint-Flour par la D44 et on profite du vert profond du paysage, presque un symbole pour tout le département. Depuis ce plateau nommé la Planèze, on découvre un vaste horizon de prairies grasses et de champs, jusqu’aux lointaines montagnes d’Auvergne. La position est stratégique, à voir l’abondance d’oiseaux de proie, juchés sur les poteaux du bord de la route, guettant mulots et campagnols.
On oblique à droite par la D116 vers Tanavelle, que l’on traverse en poursuivant vers Valuéjols. Au milieu de ces beautés, on se ravitaille à la Ferme des Cochons Gourmands, juste avant le lieu-dit Latga. On profite encore une fois de cette vue panoramique à 360°.
On traverse Paulhac puis Valuéjols où nous sommes à plus de 1000 m d’altitude. Ne manquez pas la ravissante église Saint-Saturnin XIIe-XVe, à l’atmosphère d’une grande sérénité. Poussez la porte pour goûter ce calme, admirer les vieux vitraux, le chœur aux croisées d’ogives d’une beauté discrète et la base romane développée en gothique trois siècles plus tard. On peut acheter du fromage à la Fromagerie des Monts du Cantal, route du Lioran.
On prend un verre en famille aux Blés d’Or avant d’emprunter la D34 vers Paulhac. En route, on croisera la ferme laitière du Jarry. On traverse Paulhac et on poursuit par la même D34 vers Pierrefort. Un bourg animé, apprécié des touristes qui visitent cette région, aux confins du département, proche de l’Aveyron et de la vallée de la Truyère, et au seuil du parc naturel régional des Volcans d’Auvergne. Les activités nature ne manquent pas et l’on trouve au centre un excellent charcutier et une belle église.
On quitte Pierrefort par la D265 puis la D57 vers Brezons. La route se fait plus étroite et montagneuse. Après Brezons, on fait un crochet par Malbo et son auberge La Femme du Barbu. On suit alors la D401 puis, à Lacapelle-Barrès, on prend à droite la D54 vers Pailherols, une route magnifique mais assez compliquée en hiver si vous n’êtes pas suffisamment équipé. Étape aux Maisons de Montagne Chez Marie, au milieu de ces beaux paysages, près du lac.
On poursuit la route par le Col de Saint-Clément, à 1000 m d’altitude, pour gagner Vic-sur-Cère, au cœur de la région dite du Carladès. Un bourg tout en longueur, le long de la Cère, traversé par la très fréquentée N122, l’axe entre Aurillac et Massiac permettant de rejoindre l’A75. Balade le long de la rivière et dans le parc de la Maison des Eaux Minérales.
On prend cette N122 vers le nord jusqu’à Saint-Jacques-des-Blats. On ne manquera pas de faire un petit aller-retour jusqu’au Puy-Mary, à près de 1800 m d’altitude, pour jouir d’un panorama extraordinaire, dominant toute l’Auvergne, la chaîne des Puys et les départements voisins. On redescend sur Mandailles avant de poursuivre par la D246 puis la D35. Au Col de Bruel, on prend à droite, la D35, puis la D60 pour parvenir à notre destination finale, Tournemire et son splendide vieux château d’Anjony.
Au-dessus de la vallée de la Doire, Tournemire mérite bien de figurer parmi les plus beaux villages de France. Dans ce cercle naturel d’un vert profond, il aligne ses maisons simples aux toits de lauze ou d’ardoise, en écailles de poisson, ses ruelles à l’accès difficile et son fier et beau château d’Anjony datant du XIIIe siècle. Cet édifice du Moyen Âge, costaud, trapu, avec ses quatre tours, construit par un compagnon de Jeanne d’Arc, se trouve dans un très bel état de conservation. Il abrite de belles tapisseries, une chapelle aux fresques remarquables et une salle d’armes voûtée.
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