48 heures le long de la Loue
Bourgogne-Franche-Comté/2024
Dans les années 1960 – que l’on pourrait facilement nommer, pour parodier les États-Unis de 1920 à 1929, les « roaring sixties » –, on glorifiait autant la bagnole que les pique-niques bien arrosés. Tout cela faisait d’excellents Français, la mortalité sur les routes était indécente, et quand vous passiez dans la région d’Arbois, vous ne pouviez manquer les grands panneaux exposés par un important vigneron négociant de la région qui proclamaient, avec le dessin d’une voiture proche de l’embardée : « Les vins H…, plus on en boit, plus on va droit. »
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C’était une autre époque. Il n’empêche que pour les goûteurs avertis, qui savent savourer dans la modération, les cépages rois de la région – le savagnin dont on fait le vin jaune, le chardonnay son allié pour maintes cuvées d’appellation (arbois, arbois-pupillin, côtes-du-jura…), mais aussi les magnifiques et méconnus cépages rouges, le trousseau et le poulsard – offrent des vins uniques et pour certains extraordinaires. Car le terroir particulier donnant au blanc ce caractère oxydatif, qui n’est pas dû qu’au seul élevage sous voile comme pour le vin jaune, est également le lieu d’une génération de grands vignerons, dans la lignée des Overnoy, Puffeney, Tissot, Ganevat ou Clairet…
Si Arbois est connu pour ses vins, elle l’est tout autant pour les travaux de Pasteur qui s’y établit avec sa famille dès l’âge de 8 ans, pour suivre son père tanneur. Au fil du temps, devenu chercheur et professeur reconnu, il y installera son laboratoire, travaillant notamment sur la fermentation (il possédait sa propre vigne) qui mènera à la pasteurisation. On visite aujourd’hui la maison aménagée en musée. À proximité, on ne manquera pas d’aller voir le site naturel de la Reculée d’Arbois et sa cascade, et l’on fera un petit saut jusqu’à Pupillin, charmant village viticole avec nombre de très belles caves (Désiré Petit, La Fruitière Vinicole de Pupillin…).
Pour faire de cette balade une exploration gourmande et nature bien réjouissante, on se rendra donc à Arbois, pour sa place centrale ravissante et animée, et ses bons commerces de bouche. Et on profitera d’une belle journée pour rejoindre la Loue, justement louée des pêcheurs, avec ses beaux villages en enfilade. À Port-Lesney, on ira batifoler sur le parcours forestier, passer au belvédère Edgar Faure pour découvrir toute la vallée, et passer saluer Notre-Dame de Lorette en sa chapelle.
On continuera en remontant la rivière par Rennes-sur-Loue, où la Furieuse rejoint la Loue, Quingey et ses très belles vues depuis le pont, CheneceyBuillon, où le cours d’eau s’offre un méandre assez serré qui lui fait reprendre la direction du sud, et Scey-Maisières dans de superbes paysages. Gustave Courbet, né à Ornans sur les bords de la rivière, en a dessiné quelques visions marquantes – notamment le très beau La Vallée de la Loue par temps d’orage. Ne manquez pas de visiter son musée, qui propose collection permanente et expos temporaires.
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