48 heures à Belle-Île-en-Mer

Bretagne/2022

Sauvages, touristiques, arides ou plus clémentes, les îles bretonnes ont chacune un charme spécifique. Leur point commun ? Cette part de mystère, faite d’histoires de marins et de légendes. Belle-Île-en-Mer, la plus étendue des 15 îles du Ponant, partage cette tradition. Mais, un nom pareil, il faut l’assumer. Alors, est-elle si vraiment si belle ?

Notre conseil est d’arriver à Sauzon et de repartir par Le Palais. La liaison -Quiberon – Belle-Île est assurée toute l’année par quatre compagnies. Avant d’embarquer à la gare maritime, on en profite pour flâner sur la côte sauvage de Quiberon, site magnifique et préservé. Quarante-cinq minutes plus tard (une douzaine de kilomètres séparent l’île du continent), vous voilà à Sauzon. Ensuite, à vous la liberté : vélo (électrique de préférence, non pas à cause du relief, mais du vent fréquent), scooter ou voiture en location (privilégiez aussi l’électrique, on savoure mieux le paysage et on pollue moins). Il est également possible de se déplacer en taxi ou en bus, et les nombreux chemins et sentiers côtiers feront le bonheur des randonneurs. Mesurez cependant bien vos itinéraires : avec ses 85 km2 et ses 17 km de long, Belle-Île est la plus grande des îles du Ponant. Les Romains appréciaient déjà sa beauté, mais elle ne prend son nom qu’au Moyen Âge. Longtemps propriété ecclésiastique, elle fut vendue au surintendant Fouquet en 1658 avant que la Couronne ne la récupère, en 1718. La pêche et les conserveries s’y développent, puis prospèrent au XIXe siècle (les ancêtres de La Belle-Îloise), peu avant que le tourisme ne prenne son essor. L’île attire alors des artistes, peintres (Claude Monet), écrivains (Gustave Flaubert) ou comédiens (Sarah Bernhardt). À Sauzon, on profite de l’atmosphère d’un port à taille humaine, de son ambiance détendue propice aux vacances, des terrasses et des bistrots de fruits de mer. Sans manquer de marquer l’arrêt à la plage du Donnant. On en repart en empruntant le chemin de Bangor. Il y a là le plus chic hôtel de l’île (Castel Clara), mais aussi et surtout le magnifique site des rochers, avec ses points de vue plongeants sur une eau d’un turquoise profond et envoûtant. Tout près, le phare de Goulphar est le plus élevé de l’île. Il se visite, offrant une vue vertigineuse sur l’étendue de terre. Un passage par la plage de Kérel, le jardin La Boulaye, avec ses 6 ha de verdure mêlant arbres taillés et plantes sauvages dans un dédale de sentiers, et la pointe du Skeul, avant de parvenir à Locmaria, petit port calme dominé par son fortin. En excursion, on pousse jusqu’au phare de Kerdonis. Avant de regagner le port du retour, halte farniente à la plage des Grands Sables. Puis on retrouve la civilisation au Palais, centre touristique aux nombreuses échoppes et à la citadelle Vauban très fréquentée.