48 heures à Saint-Malo

Bretagne/2024

Si la cité corsaire a fondé en grande partie sa réputation sur ses célèbres remparts du XIIe siècle, Saint-Malo n’est pas qu’une ville fortifiée. Elle a tout autant à offrir hors les murs. Paramé, Rothéneuf ou encore Saint-Servan sont des exemples de quartiers en pleine expansion, où les monuments historiques, la culture, mais aussi la gastronomie se développent à vitesse grand V.

Après avoir découvert la muraille de granit qui ceinture le quartier principal de Saint-Malo, il fait bon se promener le long de la plage du Sillon. La balade qui s’étire sur environ 2 kilomètres, bordant le quartier huppé de Paramé, demeure idéale pour assister aux changements d’horizons liés aux grandes marées. Quand les vagues s’écrasent sur les brise-lames (des milliers de pieux en bois de chêne dressés depuis 1698 pour protéger les habitations), elles font le bonheur des promeneurs venus admirer le spectacle de la nature. Longer la digue du Sillon permet également d’apercevoir, au large, l’île de Cézembre, dernier refuge de l’armée allemande à la libération de Saint-Malo, traversée en partie par un chemin de randonnée, ainsi que le fort de la Conchée, chef-d’œuvre du célèbre architecte de Louis XIV, Vauban. La balade vivifiante, souvent soumise au vent et aux embruns, se poursuit sur la plage du Minihic, faisant le lien entre les quartiers de Paramé et de Rothéneuf. Cet ancien village de pêcheurs, qui a été rattaché à la commune de Saint-Malo en 1967 (tout comme Paramé et Saint-Servan), est le lieu de départ de nombreuses promenades offrant les plus beaux points de vue sur la Côte d’Émeraude. C’est notamment dans ce secteur que l’Abbé Fouré a élu domicile, dans ce quartier proche des falaises où il a sculpté les fameux portraits de ses contemporains, personnages connus ou chimères, de 1894 à 1907. Après un accident cérébral, ce «prêtre habitué» (déchargé de ses devoirs envers la paroisse), devenu sourd et muet, s’obstine à sculpter la roche (entre le gouffre de l’Enfer et l’anse du Paradis). En un peu moins de quinze ans, l’abbé Fouré a taillé plus de 300 statues sur une superficie de 500 m2, offrant à Saint-Malo l’un de ses sites locaux actuellement les plus visités. Rothéneuf abrite également le manoir de Limoëlou, l’ancienne demeure de Jacques Cartier, célèbre navigateur à qui l’on attribue la découverte du Canada en 1534. La bâtisse a depuis été transformée en musée et retrace les voyages de l’explorateur et la vie quotidienne du XVIe siècle. À l’opposé de Rothéneuf, de l’autre côté des remparts, se dresse Saint-Servan. Situé à seulement dix minutes à pied, au sud-ouest de la ville close, c’est le quartier parfait pour démarrer une balade urbaine, à la découverte des rues étroites de l’Étoupe et de Duport-Dutertre, leurs maisons anciennes et nombreux commerces modernes. Mais c’est au terme de ces déambulations que les plus grands trésors de Saint-Servan se dévoilent. Au nord du quartier se trouve la presqu’île d’Alet, surplombant la baie de Saint-Malo et l’estuaire de la Rance. Sa visite renvoie dans les temps anciens, avec ses vestiges d’un mur d’enceinte gallo-romain et des postes de tir datant de la Seconde Guerre mondiale. Un fort construit en 1759, puis transformé en blockhaus en 1942, abrite d’ailleurs aujourd’hui le Mémorial 39-45, un musée détaillant la bataille de Saint-Malo, mais aussi l’organisation des forces allemandes jusqu’à la Libération. Enfin, impossible de passer par Saint-Servan sans faire un arrêt par la plage du port Solidor et sa célèbre tour, érigée à partir de 1369 afin de surveiller la navigation sur la Rance. Une promenade ou même un pique-nique dans le coin permet d’admirer en toute tranquillité la berge d’en face et d’apercevoir, au travers de la brume, les villas bourgeoises de Dinard… À découvrir lors d’une prochaine balade !