3 jours sur la Route des Vins

Grand Est/2022

Si la route des Vins d’Alsace commence officiellement à Marlenheim pour descendre vers le sud, la suivre à partir d’Obernai constitue une belle entrée en matière. Jusqu’à Dambach-la-Ville, cette portion offre ce qu’il faut en vignes, châteaux, winstubs et maisons à pans de bois pour saisir l’essence de ce mythique itinéraire.

Obernai, perle alsacienne, avec ses maisons colorées à colombages, est propice à une balade touristique et gourmande, disposant notamment d'un grand nombre de caves à visiter. Sa splendide halle aux blés datant du XVIe siècle, classée monument historique depuis plus de cent ans, abrita d’anciennes boucheries avant de servir d’entrepôt. Elle fut entièrement restaurée après un incendie à la fin du XXe siècle et constitue l’un des plus remarquables édifices de la commune, avec l’hôtel de ville et la célèbre tour de la chapelle, le Kappelturm, sans compter les nombreuses demeures traditionnelles que l’on découvre au fil de la promenade, le long des ruelles pavées. Le panorama gastronomique très riche – deux grandes tables à 3 toques et de beaux commerces de bouche – fait d'Obernai le camp de base idéal. À quelques kilomètres, on ne manquera pas Ottrott, un autre bijou aux maisons pittoresques vraiment bien tenues, connu également pour sa spécialité de pinot noir, le rouge d’Ottrott. De nombreux vestiges des environs méritent le détour, comme les ruines des châteaux de Lutzelbourg et de Rathsamhausen. Le village se trouve au pied du mont Sainte-Odile, un haut lieu de pèlerinage. L’abbaye de Hohenbourg, fondée par sainte Odile (née Odile de Hohenbourg), domine la région et accueille plus d’un million de visiteurs chaque année. On poursuit vers Heiligenstein, une autre célèbre localité viticole, mais cette fois-ci pour un cépage assez rare sur ce territoire, le savagnin rose. Également appelé traviner ou klevener (à ne pas confondre avec le klevner, un pinot blanc), il déploie de subtiles notes fruitées et exotiques. Juste à côté, Barr est un gros bourg agricole et viticole qui s’est bien développé grâce à sa foire aux vins centenaire. On y découvrira quelques beaux monuments religieux, dont l’église protestante Saint-Martin et le musée de la Folie Marco, consacré aux arts décoratifs. La suite de cette route des vins est un chapelet de splendides villages, peut-être un peu moins connus que Ribeauvillé ou Riquewihr, mais qui possèdent le même charme et cette forte identité alsacienne. Andlau détient un passé historique important. Les seigneurs y établirent une dynastie dès le XIIe siècle, élevés au rang de barons, puis de comtes, au XVIIe siècle. La ville doit sa renommée à la fondation de l’abbaye, au IXe siècle. Elle connut un rayonnement planétaire, le pape Léon IX s’y arrêtant en 1049. À partir du XIIIe siècle, les abbesses successives ont pris le titre de princesses-abbesses. L’église abbatiale, classée monument historique depuis 1840, a été largement retouchée depuis sa construction médiévale, mais garde son superbe portail roman du XIIe siècle. En grimpant légèrement, à 2 kilomètres, Mittelbergheim mérite bien de figurer parmi les plus beaux villages de France. Pittoresque, avec ses maisons alsaciennes parfaitement entretenues, c’est une commune qui sent la bonne chère et le bon vin, débordant de charme et d’authenticité. On poursuit dans la même veine avec Itterswiller, qui offre une magnifique vue sur le vignoble, avec ses demeures également fleuries et ses incontournables caveaux, avant de rejoindre Nothalten, Blienschwiller et Dambach-la-Ville. Présentant la plus grande densité de vignerons de toute l’Alsace – quelque 60 maisons de vins sur la commune –, Dambach-la-Ville a elle aussi un long passé médiéval, comme en attestent les portes d’entrée et de sortie. À l’intérieur, on retrouve le même pittoresque que les villages voisins, en plus vaste, avec les maisons à pans de bois, pignons et oriels, le sentier viticole, la chapelle Saint-Sébastien et l’auberge de la Couronne sur la place centrale, inscrite aux monuments historiques depuis 1930.