48 heures à Dunkerque
Hauts-de-France/2023
30 °C sur la plage, on avait rarement vu ça ! À 18 °C, la foule aurait pourtant été la même. Comme chaque année au mois d’août, à Malo-les-Bains, la station balnéaire de Dunkerque, les kilomètres de sable, la digue et les dunes sont occupés par les autochtones. Qui profitent tous ensemble des embruns venus du nord.
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Pour de nombreux visiteurs, locaux ou voyageurs, le charme de « Malo » – petit nom de Malo-les-Bains, quartier de Dunkerque – opère en toute saison, et le plus souvent quand le ciel rejoint la mer en 50 nuances de gris. D’ailleurs, le ciel n’est pas gris, il est argenté. En hiver, on se promène sur la plage emmitouflés, fouettés par la bise, entre chien et loup. Au printemps blafard comme à l’automne brumeux, on s’y découvre timidement. Le spectacle, lui, demeure majestueux.
Qui ne s’est pas installé sur la digue à la nuit tombante avec son amoureuse ou son amoureux en mangeant une gaufre ou en picorant des frites ne sait rien du romantisme populaire de ce paysage magique. Souchon en connaît quelque chose, qui chante dans Le Baiser ce « chemin des dunes » de « la plage de Malo Bray-Dunes » et cette mer du Nord qui «en hiver sortait ses éléphants gris vert». Avant lui, Brel évoquait ce décor, celui de son Plat Pays, avec la « mer du Nord pour dernier terrain vague, et des vagues de dunes pour arrêter les vagues »…
La ville incite à oublier la voiture. « La plage, j’y vais à pied », peut-on lire sur les panneaux. Elle est d’ailleurs inaccessible aux véhicules à moteur. L’idéal pour apprécier le sable du Nord, les cabines de plages colorées, les belles façades des maisons de notables construites au siècle dernier, le vélo sur la digue, le char à voile et le kitesurf pour les sportifs. Les autres regardent, s’amusent, mangent une glace et sirotent une pression. Ils reviendront en hiver avec la même bonne humeur pour les fricadelles, les welshs et les croquettes de crevettes.
À bicyclette, sur les pistes bien aménagées, on parcourt aisément le chemin de bord de mer à travers les dunes, jusqu’à la Belgique. On passe par Leffrinckoucke, où se tient chaque été le championnat du monde de décorticage de crevettes grises, Zuydcoote, popularisée par le roman de Robert Merle sur la bataille de Dunkerque de mai 1940 – et ses diverses adaptations au cinéma (avec Belmondo, ou plus récemment le Dunkerque de Christopher Nolan) – et Bray-Dunes. Puis on rejoint la frontière et, du côté belge, la célèbre station La Panne, où vient se divertir la jeunesse dunkerquoise.
Retour au cœur de Dunkerque, place Jean-Bart, là où tout se passe. L’effervescence s’étend jusqu’au beffroi Saint-Éloi et à son église, aux magasins, comme partout, au centre commercial, au marché et à la rue Poincaré, la plus gourmande de la ville.
La promenade qui enjambe le canal, sur le quai de la Citadelle, rénové avec talent et bordé d’enseignes nouvelles et attrayantes, est un incontournable. Au bout, se situe le Musée maritime et portuaire ainsi que le voilier Duchesse Anne, le dernier trois-mâts carré conservé en France. Joyau de la marine allemande, il fut confisqué, puis remis au pays comme dédommagement de guerre.
Si vous avez vu la série Baron noir, dont le héros (interprété par Kad Merad) vit à Dunkerque, vous aurez apprécié les très beaux plans sur la ville, la mer, le port, les canaux… C’est encore mieux en vrai, avec l’accent, la chaleur – légendaire, mais réelle –, des Dunkerquois. Et puis, ici, rien de plus facile que de se balader partout à travers la cité en empruntant les 16 lignes de bus sans dépenser un euro. Depuis 2018, Dunkerque est la plus grande agglomération d’Europe à proposer la gratuité pour tous de son réseau de transport.
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