Une journée en Andorre
Occitanie/2024
Andorre, si près, si loin. Chaque jour, des autocars déversent des touristes venus de toute la France dans cette minuscule enclave pyrénéenne. Chaque jour, des frontaliers venus d’Ariège ou des Pyrénées‑Orientales font le trajet aller-retour par le Pas de la Case ou par La Seu d’Urgell. Les premiers se dispersent dans les allées piétonnes des Escaldes pour acheter les cigarettes, les parfums et produits de soin détaxés, les seconds remplissent leur réservoir.
© dudlajzov
Le gain n’est pas mince (jusqu’à 60% sur les cosmétiques, 70% sur les cigarettes, environ 25% sur l’essence), mais le voyage, uniquement possible par la route, n’est pas non plus une petite affaire. Il faut deux heures depuis Foix et près de trois depuis Perpignan pour arriver en principauté, par une route de montagne, certes bien facilitée par les derniers tunnels, mais qui passe à plus de 2 000 mètres au Pas de la Case et au col d’Envalira – des équipements spéciaux sont requis sept mois sur douze. Malgré cela, près de 8 millions de visiteurs passent chaque année sur ce territoire de 468 km2, ce qui, rapporté à la superficie des deux pays, représente près de cent fois l’afflux touristique en France…
Pourtant, comparaison n’est pas raison. Andorre n’est ni Dubaï, ni Singapour. Ce n’est pas une plaque tournante du commerce international, ni un repaire de la jet-set. Juste un petit territoire pyrénéen, avec son charme montagnard, ses stations de ski plutôt familiales et sa capitale médiévale, Andorra la Vella (Andorre-la-Vieille), qui compte environ 20 000 habitants et constitue, à plus de 1 000 mètres d’altitude, la capitale européenne la plus élevée.
Pourquoi venir en Andorre ? Parce que, malgré cette débauche commerciale d’un marché populaire, il y a là quelque chose d’unique et d’intemporel, sans doute dû à cet enclavement qui a permis à la principauté, fondée en 1278 par un accord entre le comte de Foix et l’évêque d’Urgell, de traverser les siècles sans grands bouleversements. La cohabitation de ce tourisme de masse, fugace et futile, avec les traditions andorranes, est facile à appréhender. L’animation est évidemment aux Escaldes, la champignonnière commerciale, émaillée d’allées piétonnes, de nombreux hôtels et d’enseignes internationales.
De l’autre côté de la rivière Valira, la capitale est bien pittoresque, par sa rue principale presque inchangée depuis un demi-siècle, qui mène au centre historique aux maisons de pierre et aux ruelles tortueuses. Depuis la place de la Vall, avec sa «Casa» du XVe siècle, la vue est superbe sur la ville, sur les «sept poètes» assis sur leurs colonnes de 10 mètres de haut, œuvre étonnante de Jaume Plensa, encore plus belle le soir venu, chaque forme se colorant de mauve, de jaune, de vert… En contrebas, des bars et restaurants animés sur les bords de la rivière.
Un tour dans la montagne ? On skie au Pas de la Case et à Soldeu, la station chic de la principauté, qui n’est toutefois ni Courchevel, ni St. Anton, gardant une allure simple et une offre accessible. Citons également Ordino Arcalís, la plus andorrane (2 000-2 600 mètres, 30 pistes, 16 remontées), au-dessus d’El Serrat, que l’on rejoint par une très jolie route passant à La Massana, Ordino et ce petit bijou de Llorts aux fières maisons de pierre. Et bien sûr, tout l’été, on profite des balades sur les chemins de randonnée pour admirer de jolies chapelles, des fontaines et les splendeurs de la nature. Le circuit des refuges (Coronallacs, une boucle difficile) offre un panorama spectaculaire, tandis que le parc naturel de Sorteny, accessible à tous, abrite près de 800 espèces de fleurs et de plantes.
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