Carafes et pichets : objets utilitaires ou véritables œuvres d'art ?
Carafes, cruches et pichets, autrefois simples ustensiles, deviennent des pièces artistiques. Grâce au talent de designers et artisans, ces objets allient utilité et esthétique, se transformant en sculptures.
La frontière entre l’utile et le beau n’a jamais été aussi mince, et carafes et pichets en sont l'exemple parfait. Autrefois simples récipients destinés à contenir de l’eau ou du vin, ces objets se sont peu à peu hissés au rang de "Table must-have" dans les nouveaux restaurants. Ornés de figures animales, finement soufflés à la bouche, représentant des éléments fruitiers ou grossièrement taillés dans la glaise, ces contenants trônent désormais fièrement sur les tables des lieux à la mode de la capitale et d’ailleurs.
Une traversée du temps
Historiquement, les carafes, pichets et cruches ont traversé les époques tout en évoluant, mais leur vocation utilitaire a toujours prévalu. Dès l'Antiquité, les cruches, fabriquées en terre cuite, étaient principalement utilisées pour transporter du vin ou de l'eau. Les Romains et Gaulois y voyaient un indispensable du quotidien. Avec le temps, ces récipients se sont sophistiqués grâce à l’arrivée de la faïence et de la porcelaine, leur donnant une dimension plus noble.
Mais ce n’est vraiment qu’au XIXe siècle, en pleine période victorienne, que carafes et pichets prennent une tournure artistique. Les pièces en cristal finement taillées, souvent décorées d’éléments en argent ou en verre coloré, deviennent des objets prisés, exposés sur les tables des familles aristocratiques. Cette période marque un tournant, avec des claret jugs (pichets à vin) aux formes extravagantes et souvent sculptés dans des matériaux luxueux.
Les années 50 et 60 marquent également une période florissante pour les carafes et les pichets. Des designers de renom explorent des matériaux comme le verre soufflé et la céramique. Des pièces comme les carafes du danois Jacob Bang ou les créations en verre fumé, associées au design mid-century, sont devenues des icônes, très prisées des collectionneurs.
Entre fonctionnalité et art de la table
Aujourd’hui, carafes et pichets ne se contentent plus de jouer les seconds rôles sur nos tables. Ils sont devenus les stars incontestées de l’art de recevoir, tantôt excentriques, tantôt minimalistes, mais toujours remarquables. Prenez Big Mamma, par exemple : impossible de ne pas remarquer leurs carafes italiennes, pièces artisanales peintes à la main, qui transforment n’importe quel dîner en escapade méditerranéenne. Avouons-le, qui n'a pas déjà rêvé d'en emporter un discrètement sous le bras ? Pour les plus prudents, ces pièces se trouvent aussi dans des enseignes de déco, chez des marques haut de gamme, chez des artisans pointus, ou même chinés lors d’un week-end en brocante.
Pichet Coq bleu, Molleni, 70 € - Pichet Chat, Bordallo Pinheiro, 112 € - Carafe Momento de Jaime Hayon, &tradition c/o MadeinDesign, 163,20 € - Carafe Tulip, &klevering, 59,95 € - Carafe Muguet, Dior, 450 € - Pichet Vaest, Villa Collection, 71,95 € - Artifacts, Valerie Objet & White Dirt, 42,52 € -Carafe Niolon, Margaux Keller, 170 €
Là où hier, le pichet se contentait de verser sans faire de vague, aujourd’hui, il habille la table. On le choisit pour sa singularité, en forme de grenouille géante, recouvert de fruits, vintage siglé d’une marque de spiritueux marseillaise, ou délicat enfermant un brin de muguet rappelant une marque de luxe de l’avenue Montaigne, on l’expose fièrement sur nos tables comme pour afficher notre appartenance à un clan.
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