Evi Hob, la convivialité d'une table d'auberge, le confort de l'hôtel

À Saint-Bonnet-le-Froid, le paysage est à couper le souffle, succession de denses forêts, de profondes vallées et de pâturages. Ici, en Haute-Loire, à la frontière de l’Ardèche, et à seulement une centaine de kilomètres de Lyon, on se sent loin de tout. Une destination qui, été comme hiver, permet de jouir d’une nature généreuse.

Cela fait plus de trente ans qu’il y a un hôtel dans cette belle bâtisse, posée à l’entrée de Saint-Bonnet-Le-Froid.  C’est alors grâce à un financement participatif des habitants du village que l’hôtel Le Fort du Pré voit le jour dans ce qui fut auparavant un couvent. C’est dire s’il est intimement lié à l’histoire de ce village, connu dans le monde entier grâce au chef Régis Marcon. Le nom de Marcon agit ici comme un aimant, attirant des visiteurs en quête de plein air, de bonne chère et de bons hébergements. L’opportunité d’appliquer ici leurs principes d’hospitalité n’a pas échappé aux fondateurs d’Evi Hob.

© Evi Hob

Un lieu de rencontres

C’est en puisant dans ce solide tissu local, que le Hob Fort du Pré, dont les espaces communs ont été rénovés, trouve son esprit et sa singularité. En tout premier lieu grâce à sa maitresse de maison, ici appelée « Hobergeuse », Mélanie Dumond, une enfant du pays qui travaillait déjà au Fort du Pré auprès des précédents propriétaires. Grâce à sa chaleureuse énergie, elle donne le ton du lieu, appuyée pour le volet culinaire par le Hob'Chef Baptiste Regant. En un clin d’œil, elle nous fait sentir ici comme chez soi, invitant à utiliser les espaces communs, la salle de jeu, le salon, le bar, la piscine, comme autant d’occasion d’engager la conversation avec d’autres hôtes. D’ailleurs, ici pas de réception à proprement parler, l’accueil et la remise des clés se fait au bar. Mélanie et son équipe de "j'hobeurs" veillent au bien-être de tous, les petits comme les grands, organise en lien avec la communauté locale des évènements artistiques ou musicaux, des stages sur les champignons, des cours de cuisine et de yoga. Elle déniche dans la région certains des articles locaux qui sont en vente dans l’espace boutique, comme le café torréfié au village par Saba. Et c’est là aussi l’un des marqueurs des Evi Hob que de tisser des liens avec la population locale, invitée à fréquenter les lieux, son bar, son restaurant, à y faire du coworking et à participer à ses activités.

© Evi Hob

Un lieu de bonne bouche

Saint-Bonnet-Le-Froid est un véritable village gourmand. Les Marcon ont dans leur sillage, créé, au-delà de leurs propres établissements (restaurant gastronomique, bistrot, bar, boulangerie-pâtisserie), une dynamique culinaire qui se traduit par de nombreux commerces de bouche de qualité. Un torréfacteur donc, un boucher-charcutier ne proposant que des viandes locales, une épicerie pour acheter -quand on a manqué de temps ou de chance pour la cueillette- des champignons frais ou séchés, les Vins Marcon (autre branche de la famille) où Mélanie Dumond qui a aussi une formation de sommelière, trouve certaines des pépites qu’elle propose à la table du restaurant du Hob. Ceux qui viennent à Saint-Bonnet-Le-Froid honorer une réservation prise des mois à l’avance trouvent aisément de quoi prolonger et enrichir leur séjour.

© Evi Hob

Trois questions à Baptiste Regant, Hob'Chef du restaurant du Hob Fort du Pré

C’est sa première place de chef. Mais cette région et cet hôtel, Baptiste Regant les connait bien. De commis à chef, ce Clermontois d’origine, a gravi tous les échelons. À l’Ile d’Oléron, d’abord, puis à Courchevel avant de rejoindre le Fort du Pré auprès du chef Thierry Guyot, ex-propriétaire de l’établissement. L'hôtel a changé, s'est transformé en véritable lieu de vie, le Hob, sa cuisine aussi, désormais confiée à Baptiste, qui propose dans une salle lumineuse, une carte juste, courte, mais pas trop, déclinant uniquement des produits de saisons. En ce début d’automne, le pressé de cerf et sa diabolique sauce civet tapait dans le mille, tout comme l’oignon confit longtemps, accompagné d’escargots à l’ail rose.

Que vous inspire ce lieu ?

Baptiste Regant : J’adore ! C’est tellement paisible. Ça fait cinq ans que je suis ici, j’ai commencé commis et j’ai fini sous-chef. Mais je ne fais pas du tout la même cuisine que le chef précédent. Elle est moins classique, plus spontanée. Au final, le changement de l’hôtel et ma cuisine se rejoignent. Un lieu et une cuisine rajeunis et des clients hyper contents.

© Evi Hob

Quels sont les marqueurs culinaires de la région ?

B.R. : Les champignons bien sûr ! Les gens s’attendent à en trouver. Un autre élément fondamental sont les lentilles. Je les travaille en velouté, en crémeux avec un petit salé, et même en dessert ! C’est une belle région au niveau culinaire et on essaie d’utiliser au maximum cette richesse locale. Les légumes viennent du village, les fromages d’Auvergne, le veau et le bœuf de Montélimar qui n’est finalement qu’à une centaine de kilomètres. Mais pour certains autres produits, on n’a pas le choix de les faire venir de plus loin.

Est-ce plus difficile de cuisiner tout près d’un établissement prestigieux ?

B.R. : Pour ma part, je n’y pense pas. On n’est pas à la même hauteur ! Par contre, on essaie de se mettre dans la même dynamique. Plein de clients qui viennent chez nous, font aussi un dîner ou un déjeuner chez les Marcon. Et quand ils disent aimer ce qu’ils mangent ici, ça fait plaisir. C’est stimulant !